A Madagascar, l’Agriculture reste une activité incontournable pour le développement socio-économique du pays. La mise en valeur des sols ferrallitiques des Hautes terres qui sont fragiles et peu fertiles, la faible utilisation d’intrant, et la réduction de la jachère due à la pression foncière et démographique font de la gestion de la fertilité un enjeu majeur de la durabilité de production agricole. En ce sens, l’exploitation agricole (EA) doit recourir à différentes pratiques pour gérer et améliorer la fertilité. Cette étude a pour objectif d’identifier et d’analyser les pratiques de gestion de la fertilité des exploitations agricoles dans les Communes de Morarano et d’Imerintsiatosika dans la région d’Itasy. Des enquêtes individuelles ont été menées auprès de 171 exploitations agricoles réparties dans quatre Fokontany concernant les pratiques agricoles et la gestion de la fertilité des sols. Grâce à la base de données ainsi constituée, les résultats ont montré que les pratiques de gestion de la fertilité du sol sont diversifiées. L’apport exogène d’éléments fertilisants revêt une grande importance parmi ces pratiques. Chaque exploitation dispose de fumures organiques mais la différence repose sur la qualité et la quantité disponible avec une moyenne de 2,2t par exploitation (CV 90%), sur le type de culture fertilisée et sur la quantité moyenne utilisée à l’hectare. Les fertilisants organiques et engrais minéraux sont destinés principalement aux cultures maraichères. La pratique de gestion de la fertilité par l’apport des engrais organiques et minéraux influe la performance économique des EA.
Mots clés : Système de production, système de culture, fumure, aménagement des terroirs, stratégie paysanne
Télécharger le rapportDans le Moyen-Ouest de la Région Vakinankaratra à Madagascar, la faible superficie des bas-fonds accentuée par la forte densité de la population a conduit à une valorisation de plus en plus intensive du domaine pluvial malgré la faible fertilité des sols. Cette situation compromet la performance économique des exploitations agricoles (EA) et des systèmes de cultures, principalement des cultures vivrières. Pour répondre à la question : "Comment la fertilité des sols est-elle gérée dans les exploitations agricoles ?", des enquêtes ont été menées sur un échantillonnage de 152 EA au terme de la campagne agricole de 2016/2017. Cette étude ressort 17 pratiques agricoles contribuant à la gestion de la fertilité des sols, outre des apports organiques et minéraux. Un lien entre les caractéristiques des exploitations agricoles et les pratiques a été révélé, montrant notamment une importance de l'utilisation d'un intrant non basé sur la déjection animale chez les petites exploitations agricoles, qui est le « zezipako ». En outre, pour les cultures pluviales qui concentrent les allocations en ressources fertilisantes disponibles, une relation étroite a été établie entre la quantité de l’apport en fertilisant, et la productivité des trois principales cultures vivrières, à savoir le riz, le manioc et le maïs. D'autres pratiques différentes de gestion de la fertilité des sols ont été observées à différentes échelles montrant la nécessité pour les EA dans un contexte de faible disponibilité en engrais de synthèse de développer différentes stratégies.
Mots clés : Pratiques de gestion de la fertilité des sols, Typologie structurelle, Exploitations agricoles, Performances économiques, Moyen-Ouest de la Région Vakinankaratra
Télécharger le rapportLa croissance démographique et la pression sur les bas-fonds sont les principales raisons qui obligent les agriculteurs à mettre en culture les collines ou « tanety ». Cependant, les sols ferrallitiques de « tanety » sont caractérisés par leur acidité et l’abondance des oxyhydroxides de fer et d’aluminium qui adsorbent très fortement le phosphore du sol. Les microorganismes du sol qui jouent un rôle essentiel dans la mise à disponibilité des nutriments, semblent être fortement limités par le carbone et le phosphore disponible, mais ce consensus est remis en cause dans la littérature et d’autres éléments pourraient jouer des rôles importants. Ce travail a pour objectif d’identifier, à l’aide d’une approche soustractive, la limitation nutritive microbienne des sols ferrallitiques de « Tanety » de Madagascar. Quels éléments nutritifs limitent l’activité microbienne des sols ferralitiques des Hauts-plateaux malgaches ? Des expériences étudiant la respiration microbienne, la biomasse bactérienne et la quantification des nématodes bactérivores, ont été menées afin de suivre l’évolution de l’activité microbienne en fonction des traitements de fertilisation. A travers cette étude, des critiques ont pu être émises sur les méthodes de mesure de l’activité microbienne.
La majorité des agriculteurs utilisent des fumures organiques (FO) à base de fèces de bovins (16 cas sur 20) et peuy d'entre eux utilisent des fèces porcs (2), du lombri-compost (2) ou du compost (1). Les quantités utilisées, estimées au champ par enquête, prélèvement et pesée, ont montré une certaine variabilité (entre 1.6 et 9.8 t MS par hectare) avec une moyenne se situant autour de 4.4 t par hectare, proche de celle obtenue dans d’autres études dans la même région. La variabilité de la qualité de ces apports organiques est également très forte et, pour l’azote (N), le meilleur indice est le taux en matières minérales, lui-même un estimateur de la contamination par le sol. La qualité de la fumure organique dépend donc principalement du taux de sol mélangé aux fèces et résidus de récolte, mais aussi au mode de production exprimée en % N en relation avec la quantité de sol présente et la qualité des matériaux rajoutés. La stratégie de la majorité des agriculteurs semble être de diluer le fumier en le mélangeant avec le sol avant épandage, pour obtenir une quantité de fumures organiques suffisante pour être appliquée partout. Seuls 3 agriculteurs utilisent du fumier dit amélioré et semblent être les plus performants en matière de production de riz. 2 agriculteurs utilisent du lombri-compost mais sa qualité reste limitée en raison d’une contamination avec le sol et dépendant d’apports de fumier à base de bovins. Le compost est utilisé par un seul agriculteur. Les teneurs moyennes en azote (N), phosphore (P), potassium (K), calcium (Ca) et magnésium (Mg) des apports exprimées en %, sont 1.14, 0.25, 1.,39, 0.69, 0.27 et mettent en évidence la pauvreté relative en P dans les FO. K, N et Ca sont donc les principaux éléments apportés par les FO.
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