• LES OBJECTIFS DU PROJET

Les sols des Hautes Terres, appelés Ferralsols, sont particulièrement pauvres, déficients en de nombreux nutriments, ce qui limite le développement des organismes du sol et des plantes (Raminoarison et al., 2019 ; Blanchart et al., 2021). Les pratiques paysannes sont principalement basées sur le fumier et les assemblages minéraux. Des ateliers avec des agriculteurs ont également souligné leur perception négative des engrais chimiques (utilisés seuls) et leur forte attirance pour les ressources organiques riches en nutriments telles que les lombricomposts (Raharimalala & Audouin, 2021). Malheureusement, les agriculteurs ont du mal à acheter ces produits et ne savent pas comment les fabriquer ; de plus, ils n’ont pas d’argent pour acheter les coûteux vers de terre du lombricompost (Eisenia fetida). De leur côté, les scientifiques ont mené de nombreuses études sur le fonctionnement des sols et les relations entre le sol et la surface, ainsi que sur les moyens alternatifs d'améliorer la fertilité des sols en utilisant les ressources naturelles. Ils ont démontré la grande valeur des vers de terre dans ces sols pauvres en nutriments. Sur la base des connaissances et des objectifs scientifiques et traditionnels, il semble très urgent que ces connaissances soient partagées pour améliorer les pratiques agricoles sur les hautes terres de Madagascar, afin que les agriculteurs utilisent efficacement les ressources naturelles (organiques et biologiques) de manière durable et améliorent la production alimentaire, la résilience climatique, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le bien-être des agriculteurs. Basé sur une approche multidisciplinaire et multi-acteurs, le projet Innov’Earth vise à développer des pratiques agricoles innovantes prenant en compte le rôle bénéfique des vers de terre et des lombricomposts. L'objectif principal du projet est de développer l'utilisation des vers de terre et des lombricomposts dans les petites exploitations familiales des hauts plateaux de Madagascar afin d'améliorer la production et le rendement des cultures, la résilience climatique, la qualité nutritionnelle des produits alimentaires. Le riz qui est la principale culture vivrière des Hautes Terres de Madagascar sera la culture étudiée ; nous nous concentrerons sur le riz pluvial de pente (tanety).